Le SNJ se dit « ouvert au dialogue » avec les trois candidats au rachat du Quotidien de La Réunion

Rédigé le 01/03/2024
Thierry Lauret

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Avant que les 48 salariés du Quotidien ne soient consultés sur les trois offres de rachat déposées pour leur journal, il faudra au préalable que celles-ci soient déclarées recevables. Bien qu'aucun candidat ne prévoie de conserver le moindre journaliste, mais seulement d'en recruter un certain nombre après leur licenciement, le syndicat SNJ ne ferme pas la porte aux discussions avec les repreneurs.

Une offre ne proposant que peu d’informations précises et de chiffres, celle de Jacques Tillier, présentée via une société dénommée provisoirement Newco. Une autre émanant de Henri Nijdam, patron du groupe de presse hexagonale Média Capital, au premier abord bien détaillée dans le domaine de la stratégie de développement. Et une troisième, enfin, celle d’Alfred Chane-Pane (ICP Roto), qui serait la plus précise sur le plan organisationnel.

En prenant soin de ne pas révéler d’informations sensibles pouvant compromettre l’avancée des dossiers, les représentants du personnel du Quotidien de La Réunion ont donné ce vendredi midi, en conférence de presse, leurs premières impressions sur les trois projets de reprise de leur journal. Les trois dossiers possèdent en commun la volonté clairement annoncée de ne conserver aucun journaliste (lesquels représentent 36 des 48 salariés de l’entreprise), afin de ne pas s’exposer au risque de devoir payer d’éventuelles clauses de cession.

Les deux candidats qui ont avancé des chiffres ont proposé de réembaucher 25 ou 30 journalistes, parmi ceux qui auraient été licenciés. Mais le syndicat SNJ s’interroge clairement sur la recevabilité des ces offres de rachat, puisqu’elles visent à faire peser sur le Régime de Garantie des Salaires le poids des indemnités des journalistes.

Des points qui seront probablement au cœur des échanges prévus lundi entre les représentants du personnel et l’administrateur Me Alain Gricourt. En décembre dernier, ce dernier avait déjà rejeté une offre de Henri Nijdam, jugée irrecevable.

Autre élément important  : deux des trois repreneurs (Jacques Tillier n’a pas précisé son intention) n’envisagent pas de conserver la Safi, actuel imprimeur du Quotidien. Alfred Chane-Pane possède ICP Roto, chez qui Henri Nijdam imprimerait aussi, si son projet était retenu. « Une offre propose de rester avec Run Presse, notre distributeur local », ajoute Edouard Marchal, délégué syndical SNJ, en précisant que les deux projets les plus détaillés mentionnent leur volonté de conserver « 10 et 13 salariés cadres, avec parfois des garanties sur le 13e mois ».

« On est ouvert au dialogue », poursuit Edouard Marchal, tout en déplorant, au titre du SNJ, « des projets de reprise sans journalistes ».

Trois offres de rachat pour Le Quotidien de La Réunion