Aurore Bergé : “La Réunion a pris conscience de la nécessité de briser le tabou des violences intrafamiliales”

Rédigé le 24/04/2024
zinfos974

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Ce mardi, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a inauguré la nouvelle maison des femmes, de la mère et de l’enfant de Saint-Paul. Ce lieu a vocation à devenir un guichet unique regroupant des professionnels de santé du CHOR et des associations de lutte contre les VIF pour aider les femmes victimes de violence à se reconstruire.

Situés à deux pas de l’ancien hôpital Gabriel Martin, les nouveaux locaux de la maison des femmes, de la mère et de l’enfant vont permettre aux femmes et aux enfants victimes de VIF de trouver toute l’aide et les soins qui leur sont nécessaires. “Ce projet important et innovant permet de traiter l’une des grandes causes de La Réunion. C’est une question sociétale, mais aussi de santé publique, avec de nombreux enjeux sur la prise en charge médicale”, rappelle Nathalie Robin-Sanchez, directrice du CHOR et de l’EPSMR.

Cette approche globale dans la prise en charge doit permettre d’offrir de meilleures réponses aux femmes qui souhaitent quitter un environnement violent. “Nous sommes confrontés tous les jours aux conséquences sur les victimes. Nous avons donc co-construit cette offre complémentaire. Ce guichet unique d’accueil doit répondre à trois vocations. D’abord, accueillir et prendre soin. Ensuite, permettre le recueil de plainte, grâce aux associations partenaires. Et enfin, cette maison doit devenir un lieu de ressources et de formation. Nous voulons offrir une promesse d’autonomie pour se reconstruire”, insiste de son côté Karine Berny-Barlot, la présidente de la commission médicale du CHOR.

“Toute la société a un rôle à jouer”

Invitée à prendre la parole, la ministre a souligné l’importance de cette problématique sur l’île et les efforts qui sont faits depuis des années pour tenter d’enrayer cette violence. “Le fléau des VIF est un enjeu de dignité humaine. Toute la société à un rôle à jouer pour lutter contre ces violences. Pour briser le cercle des violences, il faut agir dès le plus jeune âge, d’où cette prise en charge des enfants dans ce lieu. Une femme fait en moyenne sept allers-retours avant de quitter définitivement son conjoint violent. Ce n’est pas parce qu’elle aime les coups, mais il y a de l’emprise et une peur du lendemain, notamment avec les enfants. Chaque jour, douze femmes victimes de violences sont pris en charge. Il nous faut un sursaut collectif. La Réunion a pris conscience de la nécessité de briser le tabou des violences intrafamiliales. Grâce notamment à des élus qui sont engagés sur cette question depuis des années”.