Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse de l'ancien président Nicolas Sarkozy, a été entendue aujourd'hui par les enquêteurs qui cherchent à déterminer si elle a joué un rôle d'intermédiaire entre son mari et Michèle Marchand, alias "Mimi", une figure influente de la presse people soupçonnée d'avoir orchestré la rétractation de Ziad Takieddine dans le dossier du supposé financement illégal par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007 par le sulfureux homme d'affaires.

Ziad Takieddine, qui se trouvait au Liban suite à une condamnation en France dans l’affaire de Karachi, avait initialement accusé Nicolas Sarkozy de financement illégal avant de se rétracter en 2020. Cette rétractation aurait été orchestrée, selon les enquêteurs, par Mimi Marchand qui s’était rendue à Beyrouth avec une équipe pour enregistrer ses déclarations, qui ont ensuite été peu relayées médiatiquement, poussant à une nouvelle tentative en décembre pour obtenir un document notarié de Takieddine.

Dans le cadre de cette affaire, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour « recel de subornation de témoin » et « participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée« . Ces accusations suggèrent une implication plus profonde qu’il ne l’admet, contrairement à ses déclarations aux magistrats en octobre 2023, où il a nié toute connaissance ou implication dans les plans de Mimi Marchand.

L’enquête soulève également des questions sur l’aide apportée par Carla Bruni à Mimi Marchand pour faciliter son déplacement au Liban en plein pic de la pandémie de Covid-19, nécessitant des tests PCR dans des délais serrés. L’amitié de longue date entre Carla Bruni et Mimi Marchand, ainsi que le fait que Carla Bruni ait effacé tous ses messages avec Mimi Marchand jusqu’à sa mise en examen et qu’elles utilisent désormais Signal avec suppression automatique des messages, ajoutent des couches de complexité à l’affaire.

Enfin, une autre dimension de l’affaire émerge avec une rencontre entre Nicolas Sarkozy et l’entrepreneur David Layani, peu avant que son entreprise ne signe un contrat suspect avec l’agence de Mimi Marchand, soupçonné d’avoir financé les efforts de rétractation de Ziad Takieddine. Les détails flous de cette transaction, et les dénégations initiales de Nicolas Sarkozy lors de ses auditions, sont scrutés par les juges qui doutent de la crédibilité des explications fournies.