Les Américains mettent leur veto à la pleine adhésion de la Palestine à l’ONU

Rédigé le 19/04/2024
zinfos974

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Malgré un soutien majoritaire, un projet de résolution pour accorder à la Palestine le statut de membre à part entière des Nations unies a été bloqué par un veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU, reflétant les tensions persistantes autour de la question de la reconnaissance d'un État palestinien.

Le texte, proposé par l’Algérie au Conseil de sécurité, appelait à ce que « l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies« . Depuis 2012, la Palestine bénéficie du statut de « d’État non membre observateur« , une position inférieure qui ne lui confère pas tous les droits d’un État membre.

Le projet de résolution a été largement soutenu avec 12 votes favorables et seulement un vote contre, celui des États-Unis, plus deux abstentions (Royaume-Uni et Suisse). Cependant, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, le veto américain a suffi pour bloquer la résolution. Selon Washington, la création d’un État palestinien doit résulter de négociations directes entre Israël et la Palestine, et non d’une démarche unilatérale à l’ONU.

Cette position américaine s’inscrit dans une tradition longue de soutien à Israël et de protection de ses intérêts au sein des instances internationales. Le statut de membre de plein droit, qui nécessite l’approbation du Conseil de sécurité suivi d’un vote aux deux tiers de l’Assemblée générale de l’ONU, reste donc hors de portée pour la Palestine.

Cette tentative de pleine reconnaissance survient dans un contexte de conflit prolongé dans la bande de Gaza et de l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie. Ces éléments contribuent à l’urgence exprimée par Ziad Abu Amr, un haut responsable de l’Autorité palestinienne, qui a plaidé pour que cette adhésion puisse « alléger une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens« .

La fermeté des positions exprimée par l’ambassadeur algérien Amar Bendjama avant le vote souligne les enjeux émotionnels et politiques de cette question. Il a évoqué une « honte éternelle » si l’ONU ne parvenait pas à acter cette adhésion, marquant la continuité d’une injustice et d’une impunité qui durent.

Le dernier veto américain empêchant l’adhésion d’un État à l’ONU remonte à 1976, lorsqu’ils avaient bloqué l’entrée du Vietnam.