Emmanuel Macron joue la dramatisation à l’approche des élections européennes

Rédigé le 26/04/2024
Pierrot Dupuy

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Il y a sept ans, Emmanuel Macron, fraîchement élu président de la République, avait captivé l'audience avec un discours rempli d'espoir à la Sorbonne, centré sur l'avenir de l'Europe. Le jeudi 25 avril 2024, il est retourné sur ce même lieu pour aborder une fois de plus le sujet de l'Europe à l'approche des élections du Parlement européen. Cependant, le ton a changé. Cette fois, c'est un ton beaucoup plus grave et moins optimiste qui a caractérisé son intervention.

Lors de son discours, le président Macron a mis en garde contre les nombreux défis auxquels l’Europe est confrontée, notamment la guerre, l’ascension de l’intelligence artificielle, les attaques contre les valeurs européennes et le réchauffement climatique. Il a exprimé une inquiétude profonde, affirmant que « notre Europe est mortelle » et que « le risque est immense d’être relégués« , soulignant la nécessité d’une prise de conscience que l’Europe pourrait « mourir » si des actions urgentes et décisives ne sont pas entreprises.

Emmanuel Macron a également parlé de la nécessité de faire des « choix fondamentaux dans l’urgence » pour aborder ces enjeux. Il a évoqué la création d’une défense européenne plus autonome, indépendamment de l’OTAN si nécessaire, comprenant la proposition de bâtir une académie militaire européenne et de développer une capacité européenne en matière de cybersécurité et de cyberdéfense. Le président a aussi mentionné l’importance de lancer des programmes industriels européens dans le domaine de l’armement, financés par des emprunts communs.

Bien que le discours ait été marqué par des déclarations dures sur la réalité actuelle, le président de la République a tenté malgré tout de transmettre un message d’espoir, en appelant à un « nouveau paradigme européen » basé sur « la puissance, la prospérité et l’humanisme« . Il espère ainsi relancer la campagne de son parti, Renaissance, actuellement en retard dans les sondages face à l’extrême droite, et sauver son héritage politique en tentant d’apparaitre comme une figure centrale de l’Union européenne.