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Assises : Soubaya Camatchy reconnu coupable de tentative d’assassinat et condamné à 10 ans de réclusion en appel
Depuis trois jours, le jeune homme de 23 ans était de nouveau jugé devant la cour d’assises à la demande du parquet général qui avait interjeté appel. Lors de sa première condamnation en novembre 2022, Djayan Soubaya Camatchy accusé d’avoir tenté d’assassiner une camarade de lycée avait été acquitté de ces faits criminels et condamné à 7 ans de prison pour des violences avec arme et préméditation, des faits correctionnels.
Lors de l’audience criminelle démarrée ce lundi, la défense du mis en cause a tenté de convaincre une nouvelle fois le jury populaire que le mis en cause avait menti durant sa garde à vue, poussé par le gendarme qui prenait sa déposition à avouer ce à quoi il n’avait jamais pensé. Comme lors du premier procès, la victime a témoigné à huis clos, mais cette fois-ci dans le prétoire de la rue Juliette Dodu et non pas en visioconférence. La jeune fille, toujours très traumatisée, a ensuite quitté la salle sans assister à la suite des débats.
Cependant, la lycéenne avait résisté et il n’était pas parvenu à l’assommer. Il lui avait alors frappé la tête à plusieurs reprises contre le mur et au sol afin « de l’affaiblir ». L’idée en effet n’était pas de la tuer tout de suite. Aucun intérêt de « violer un cadavre » avait-il déclaré à l’enquêteur en charge de son audition. L’objectif recherché était qu’elle perde des forces afin qu’il puisse abuser d’elle. Djayan, n’étant toujours pas parvenu à ses fins, avait piqué, à l’aide d’un couteau de cuisine, entre les deux yeux de sa victime afin qu’elle perde du sang et soit plus malléable. Mais c’est finalement lui qui s’était trouvé à bout de forces : « Je me suis surestimé et j’ai sous-estimé sa détermination à vivre », avait-il expliqué.
En appel, la préméditation argumentée par l’avocate générale
La représentante de la société continue son analyse : « Il y a une préparation qui se fait avant et qui est dans le monde réel. Dans son désir d’assouvir ses pulsions, il lui assène un coup de barre sur la tête. À ce moment, elle devient son objet avec pour but de s’en débarrasser après. » Mais lorsque la lycéenne se défend, l’attitude de l’accusé change, elle précise : « Elle devient son ennemi qu’il faut éradiquer, car elle lui résiste. »
Elle conclut : « Je considère en droit la tentative d’assassinat dans la préméditation du choix de l’endroit et d’avoir emmené les outils. La victime dit : ‘il a voulu me tuer’. Si la mort n’arrive pas ce n’est pas parce qu’il ne veut pas mais parce qu’il ne peut pas ! »