St-Pierre : Hospitalisation forcée pour celui qui a frappé son père à la barre de fer

Rédigé le 23/04/2024
Gaetan Dumuids

Un homme de 26 ans était jugé en comparution immédiate par le tribunal de Saint-Pierre pour avoir violemment frappé son père en mars dernier. L'expertise psychiatrique, comme les réponses du prévenu, ont convaincu le tribunal d'ordonner son hospitalisation en service psychiatrique.

Le 10 mars dernier, ne supportant pas que son père le dérange alors qu’il regardait des vidéos, Anthony va complètement disjoncter. Il se munit de sa barre de musculation et le frappe avec. Une fois la victime au sol, il la frappe à coups de pied jusqu’à la mettre KO. Réalisant qu’il est allé trop loin, il va prévenir sa voisine « qu’il a tué son père ».

La victime est retrouvée dans une mare de sang, mais, par miracle, ses blessures ne sont pas graves. L’auteur des coups est interpellé et placé en détention provisoire le temps qu’une expertise psychiatrique soit effectuée avant le procès. Celle-ci va révéler qu’il souffre d’idées de persécution envahissantes qui visent ses proches, mais qui s’étendent de plus en plus à d’autres personnes. Sa dangerosité est avérée, mais il reste curable et réadaptable selon l’expert.

Effectivement, les réponses qu’il donne au tribunal laissent peu de place au doute quant à son état de santé mentale. Selon lui, le fait que son père l’appelle trois fois était du harcèlement. Il affirme que sa mère fait tout pour l’empêcher de manger et qu’elle veut qu’il soit « un pédé » depuis qu’il est petit. Il va même jusqu’à dire que c’est elle qui a organisé l’agression dont il a été victime en 2020 et que toute sa famille est composée de pervers-narcissiques. Quant à ses amis, « ce sont tous des faux-culs qui veulent l’abattre. »

Tout le monde s’accorde pour l’hospitalisation

« Chaque fois que la famille veut interagir avec lui, ce sont les menaces. Cet énervement est de plus en plus fréquent et violent. Ils veulent être protégés de lui jusqu’à ses soins », souligne Me Lucie Kerachni pour la partie civile.

De son côté, le procureur demande au tribunal de prendre en compte l’abolition du discernement et demande « son hospitalisation eu égard à sa dangerosité. La prise en charge en soin psychiatrique semble nécessaire. »

Des réquisitions qui conviennent à Me Pauline Blard, qui estime « que le rapport psychiatrique apporte les explications qu’on ne peut pas avoir aujourd’hui. Il n’a pas sa place en détention, où il a des problèmes avec ses codétenus. Il a besoin de soins. »

Le tribunal va estimer qu’il a bien commis les faits, mais le déclare pénalement irresponsable en raison de son trouble psychiatrique et de l’abolition du discernement. Les magistrats ordonnent son hospitalisation psychiatrique. Il a interdiction de contact avec sa famille pendant trois ans et n’a pas le droit de posséder une arme durant 10 ans.