Des sprays anti-THC dangereux pour la santé vendus à La Réunion

Rédigé le 25/04/2024
zinfos974

À côté des sachets de CBD, un nouveau produit vendu librement a fait son apparition. Des sprays anti-THC sont présentés comme des outils permettant de duper les contrôles anti-stupéfiants, de plus en plus fréquents sur le territoire. Mais ces derniers peuvent inciter à la consommation de produits illicites en plus d'être dangereux pour la santé.

D’après la brochure affichée chez l’un des commerçants, le nettoyant buccal permettrait “de supprimer toutes les toxines présentes dans la bouche en 5 minutes, y compris le THC”. Malgré la mention du fabricant en toute fin de brochure qui assure que le produit “n’incite, d’aucune manière, à la consommation de produits stupéfiants qui est interdite par la loi”, la promesse faite, “sauve ton permis”, inquiète.

Rien ne dit que ça fonctionne”, souligne le commandant Alexandre Develay, commandant de l’Escadron départemental de la sécurité routière de La Réunion. Il rappelle par ailleurs que “la consommation de stupéfiants est interdite, la conduite [sous THC] est interdite. » Le militaire insiste sur la responsabilité des sociétés qui mettent ce produit sur le marché : « Le fait, pour un fabricant, un vendeur ou un revendeur, de vanter une conduite sous stupéfiants pourrait faire l’objet de poursuites pénales”.

Un produit dangereux pour la santé

Outre une possible incitation à la consommation de produits illicites, sa composition interroge. Le spray contient de l’huile de neem (ou margousier). Cet insecticide et acaricide naturel contient de l’azadirachtine, un pesticide naturel. Son utilisation par voie orale serait fortement déconseillée. Elle est notamment très nocive pour le foie.

Selon la bibliothèque médicale américaine, les études menées sur l’huile de neem montrent que celle-ci peut être très nocive. Elle pourrait provoquer des effets indésirables par ingestion, tels que des diarrhées, vomissements, acidose, encéphalopathie, etc. Des effets secondaires plus graves ont aussi été observés, comme une stupeur. Dans certains cas, la consommation peut être mortelle.

Alertés sur la présence de ce produit sur le territoire, l’ARS et la préfecture indiquent qu’aucune mesure spécifique n’est prise concernant ce produit.